Dans quelle mesure les romans de science-fiction répondent- ils ou témoignent-ils au besoin de la société contemporaine?. Il s’agit de voir comment les auteurs de science-fiction se positionnent vis à vis de nombreuses définitions contemporaines de littérature. Bernard Werber, auteur de science- fiction émet une nouvelle vision au sein du cadre spécifique et d’ancrages contextuels, des questions propres aux littératures dominantes de son temps.
La science-fiction de B. Werber répond à une stratégie hors champ : B. Werber ayant la qualité esthétique de son œuvre indique qu’il est : « ouvreurs de routes et de révélateurs de mondes ».
- Selon J. Gracq « il y a donc cette idée dominante que l’homme faustien est l’homme qui transgresse les limites, sans arrêt »
- Après Balzac, Jules Verne, Stamlaslem, Greg Egam; on a un déclin de la civilisation occidentale qui incite les auteurs de science – fiction d’y aller vers l’inconnu, l’infini et de franchir tant qu’ils peuvent toutes les limites en ouvrant constamment la porte de l’au-delà vers un progrès continuel.
Dans une espèce de mosaïque de l’histoire de l’univers imaginée, le roman l’Empire des Anges joue le rôle d’unificateur de divers espaces. Le but de l’écrivain est d’insérer une encyclopédie géographique, historique, physiques, angéliques amassée par la science moderne ; au sein des histoires narrées de types anodins, non seulement résumée et amassée mais refaite sous la forme attrayante et pittoresque d’une épopée humanitaire l’écrivain comme un orchestre musicien fait surgir au milieu de la narration, les savoirs scientifiques et techniques du XXIème siècle.
Le roman constitue une vaste et laborieuse scène d’expositions dans laquelle les personnages et les anges continuent à remplir des tâches structurellement réalisées, selon un suivi d’une découverte expéditive d’un monde fictif.
On peut aisément suivre le projet de l’auteur clair et net avant que le roman ne se termine sur rien.
Au sein de ce plan d’ingénieur, la narration, les discours occupent quelques lieux communs stratégiques.
Au seuil des chefs-d ’œuvres, qui feront de B. Werber un écrivain de science-fiction au sens plein du terme; Werber nous présente une œuvre authentique et expérimentale, mise à l’épreuve du fonctionnement esthétique, narratif d’une nouvelle écriture qui induit la modernité. Puissance créatrice d’emblée, art véritable de composition; l’acte de l’écriture science-fictionnel obéit à un schéma particulier qui va de pair avec l’adaptation filmique ou ce qu’on appelle le langage cinématographique.
L’objectif de l’œuvre favorise la perception au détriment de l’action, sur le plan descriptif, il relève d’une logique de « l’énonciation plutôt que de l’énoncé, donc de la parole poétique plus que des structures formelles. »
Si, parfois on juge l’œuvre de Werber d’instabilité où la forme de l’écriture s’entraîne en une perpétuelle dérive, il ne faut pas nier qu’à la fin nous sommes devant un écrivain talentueux, par son imagination, délibérateur qui dessine l’idéal d’une littérature qui trouve dans ce genre d’écriture cyclique et enchâssée un parfait accomplissement. Cette écriture renvoie au temps de l’Histoire en conformité avec le temps de l’actualité moderne.
Œuvre d’acception ou de refus, l’Empire des Anges ramène le lecteur à l’ailleurs d’une vie céleste florescente et éternelle, qui dépasse le monde matériel des êtres humains selon des métamorphoses multiples soit dans "les modalités d’écriture"; soit dans "le monde macrocosmique. Par le biais d’une intertextualité verticale à une autre, il existe toujours un rapport de parenté, de ressemblance et de contradiction avec la rêverie d’un monde innocent et joyeux comme on le trouve dans cet Empire des Anges.
|
