L’humour est un phénomène social auquel certains auteurs ajoutent
l’importance des paramètres culturels (Cazeneuve1996). Bergson disait : « Pour
comprendre le rire, il faut le remplacer dans son milieu naturel, qui est la
société ; il faut surtout en déterminer la fonction utile, qui est une fonction
sociale. » (Bergson, 1924 p6).
En effet, dans nombres de cultures, certaines histoires drôles s’appuient sur des
préjugés culturels que l’on ne peut percevoir en tant que tels et qu’on ne peut les
percevoir humoristiques que si l’on connaît les préjugés qui les sous-tendent.
Pour cette raison, nous ne s’amuse pas des mêmes choses, nos réactions ne
sont pas les mêmes : rire à gorge déployée, rire aux larmes, rire de bon coeur,
rire jaune, sourire, ...etc.
Notre étude sur l’humour dans Taxi se basera sur l’analyse des procès
discursifs, combinés pour créer des effets humoristiques qui, la plupart du
temps, émanent d’un sentiment d’oppression vécu, représentant des topoï
généraux, admis et acceptés par la communauté égyptienne. En soulignant le jeu
sous-jacent entre la posture énonciative distante de la parole humoristique, nous
tenterons de décrire la visée critique qui met l’écriture au service, comme nous
le verrons, de plusieurs causes. Nous tenterons également d’étudier les
différentes formes linguistiques qu’adopte le discours humoristique dans Taxi. |