Dans l’ouvrage célèbre Kitâb Al-Bayân wa-altabyîn,
un des premiers textes de la rhétorique arabe
médiévale, et plus précisément dans la troisième partie
intitulée Kitâb Al-‘asâ ("Le Livre du Bâton"), le grand
prosateur arabe des VIII-IX siècle (II-III siècle de
l’Hégire) Jâhiz (868), prend part au débat qui oppose
partisans des Shu‘ûbites et partisans des Arabes à propos
de l’évaluation de l’apport respectif des Perses et des
Arabes à l’art oratoire.
La question argumentative principale suivante : Où
trouve-t-on les fondements de la rhétorique ? structure
ce débat et met ainsi en balance deux rhétoriques : la
rhétorique de l’art cultivé, rhétorique laborieuse des
Persans, et la rhétorique spontanée, rhétorique presque
miraculeuse des Arabes.
Afin de voir comment se construisent les réponses
divergentes à cette question, une étude argumentative des
deux principales thèses en
présence est menée dans cet
article. |